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Devoir de vigilance : le Parlement européen adopte la CS3D

La nouvelle directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, dite « CS3D » en raison de son acronyme anglais, Corporate Sustainability Due Diligence Directive, a été définitivement adoptée par le Parlement européen le mercredi 24 avril 2024, avant d’être officiellement approuvée par le Conseil européen le vendredi 24 mai 2024.

La directive (article 1, §1) établit des règles concernant :

  1. les obligations des entreprises quant aux incidences négatives sur les droits de l’homme et aux incidences négatives sur l’environnement, qu’elles soient réelles ou potentielles, en ce qui concerne leurs propres activités, les activités de leurs filiales et les opérations réalisées par leurs partenaires commerciaux dans les chaînes d’activités de ces entreprises ;
  2. la responsabilité en cas de manquement aux obligations visées au point a) ; et
  3. l’obligation pour les entreprises d’adopter et de mettre en œuvre un plan de transition pour l’atténuation du changement climatique qui vise à garantir, en déployant tous les efforts possibles, la compatibilité du modèle économique et de la stratégie économique de l’entreprise avec la transition vers une économie durable et avec la limitation du réchauffement climatique à 1,5° C conformément à l’accord de Paris.

Champ d’application

Les nouvelles règles s’appliqueront :

Ces règles s’appliqueront également aux entreprises non européennes, aux sociétés mères et aux franchises de pays tiers qui atteignent les mêmes seuils de chiffres d’affaires que ceux exigés des entreprises européennes.

Une application progressive de ces règles est prévue par la Directive CS3D pour les entreprises européennes (et pour les entreprises non-européennes atteignant les mêmes seuils de chiffre d’affaires dans l’UE) :

Contenu des obligations : un devoir de vigilance fondé sur les risques

Les entreprises devront faire preuve d’un devoir de vigilance en matière de droits de l’homme et d’environnement fondé sur les risques en prenant notamment les mesures suivantes :

Élaboration d’un plan de transition climatique

Les entreprises devront mettre en œuvre un plan de transition pour l’atténuation des effets de leurs activités sur le changement climatique qui vise à garantir, en déployant tous les efforts possibles, la compatibilité de leur modèle et de leur stratégie économique avec la transition vers une économie durable et avec la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C fixée par l’Accord de Paris.

Les entreprises qui déclarent un plan de transition pour l’atténuation du changement climatique dans leur rapport de durabilité établi selon les exigences de la CSRD transposée en France sont réputées avoir respecté l’obligation d’adopter un plan de transition pour l’atténuation du changement climatique (Article 22§2 de la directive).

Autorités de surveillance et sanctions 

La CS3D prévoit que chaque État membre devra désigner une ou plusieurs autorités de contrôle chargées de surveiller le respect des obligations prévues dans les dispositions du droit national.

Ces autorités pourront notamment mener des enquêtes sur les entreprises et leur infliger des amendes pouvant aller jusqu’à 5 % de leur chiffre d’affaires net mondial.

Les entreprises seront responsables des dommages causés par le non-respect de leurs obligations en matière de devoir de vigilance et devront indemniser intégralement les victimes d’incidences négatives. Plus précisément, les entreprises seront tenues responsables des dommages occasionnés en cas de manquement à leurs obligations de prévenir et d’atténuer les incidences négatives potentielles ou de mettre un terme aux incidences négatives réelles et d’en atténuer l’ampleur et si, à la suite de ce manquement, une incidence négative qui aurait dû être recensée, évitée, atténuée, supprimée ou dont l’ampleur aurait dû être réduite au minimum par les mesures appropriées s’est produite et a occasionné des dommages.

Prochaines étapes

La CS3D sera prochainement publiée au journal officiel de l’Union européenne. Elle entrera en vigueur 20 jours plus tard. Les États membres auront deux ans pour la transposer dans leur législation nationale.

 

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