Cette année encore, le Global Tax Policy Survey 2025 de Deloitte, qui donne la parole à plus de 1 100 dirigeants fiscaux et financiers, répartis dans 28 pays, met en lumière les grandes tendances des politiques fiscales gouvernementales. Si la transparence et la digitalisation restent des piliers stables, l’étude révèle des évolutions notables autour de la fiscalité durable, des nouvelles formes de travail et des réformes internationales. Un panorama précieux pour anticiper les enjeux à venir.
La transparence fiscale reste la priorité principale
Confirmant les résultats de l’édition 2024, les répondants au Global Tax Policy Survey 2025 placent à nouveau la transparence et le reporting en tête des thèmes fiscaux les plus impactants.
Les attentes en matière de divulgations publiques continuent de croître, portées à la fois par des régimes de déclaration obligatoires (comme le reporting pays par pays public ou les rapports ESG) et des initiatives volontaires.
Les entreprises expriment encore de fortes inquiétudes sur la mise en œuvre de leur stratégie de transparence, notamment pour assurer la cohérence entre leur gouvernance fiscale interne et leur communication externe.
Il faudra observer, dans l’édition 2026, l’impact potentiel de la simplification annoncée par la Commission européenne sur les exigences de reporting durable.
Une transition confirmée vers le modèle “Tax Administration 3.0” promu par l’OCDE
Par rapport à 2024, davantage de répondants constatent une progression significative vers des systèmes fiscaux modernes et digitalisés. Les bénéfices perçus incluent une relation plus collaborative avec les autorités fiscales et une amélioration du service client. Toutefois, ces avancées s’accompagnent de coûts accrus et d’une complexité croissante.
Les outils automatisés, comme la facturation électronique, sont censés simplifier la conformité, mais les répondants sont moins optimistes qu’en 2024 quant à cette promesse. De plus en plus d’entreprises redoutent qu’ils introduisent en réalité plus de complexité.
Face à cette situation, les organisations n’ont souvent d’autre choix que de recourir à la technologie pour gérer la conformité dans des environnements complexes et riches en données.
Le développement de logiciels de conformité fiscale fondés sur l’intelligence artificielle progresse, notamment en matière de précision et d’alignement réglementaire. Cependant, la confiance dans la capacité de l’IA à réduire les coûts diminue. Des investissements initiaux importants sont nécessaires avant d’en espérer une baisse des coûts à long terme.
Enfin, un nouveau débat émerge : faut-il taxer l’intelligence artificielle elle-même ? Une question appelée à prendre de l’ampleur dans les prochaines années.
La durabilité progresse nettement dans les priorités fiscales des entreprises
Le thème est passé de la cinquième à la troisième place dans le classement général, plus de la moitié des répondants considérant désormais la durabilité (ESG) comme une priorité stratégique. Toutefois, les préoccupations associées restent globalement stables par rapport à l’an passé.
Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (CBAM) se démarque par son impact croissant : seuls 7 % des répondants estiment qu’il n’aura aucune conséquence sur leur activité. En phase transitoire, le CBAM est perçu avant tout comme une obligation de conformité supplémentaire.
Face à ces évolutions, une minorité d’entreprises (environ un tiers) utilise pleinement les subventions et incitations disponibles pour compenser les coûts liés aux investissements ESG. La majorité reste dans une phase exploratoire.
Comme en 2024, les taxes carbone et les taxes sur la consommation d’énergie sont jugées comme ayant l’impact le plus fort sur les entreprises.
Le Pilier Deux de l’OCDE continue de susciter des opinions partagées
Comme en 2024, les répondants au Global Tax Policy Survey 2025 sont divisés sur l’impact du Pilier Deux en matière de complexité fiscale. Certains anticipent une hausse significative de la charge fiscale, d’autres n’envisagent qu’un impact marginal.
Pour limiter cette complexité, l’étude souligne l’importance d’une mise en œuvre cohérente entre les pays, notamment en matière de délais de déclaration et de normes de conformité harmonisées.
Le travail à distance transfrontalier reste une source majeure de complexité fiscale
Comme en 2024, les entreprises et les pouvoirs publics font face à des défis croissants liés à la mobilité internationale post-pandémie, avec des répercussions sur la fiscalité des sociétés, des employés, la TVA et même le droit de l’immigration.
Les préoccupations principales concernent les risques de création d’établissements stables et les implications en prix de transfert. Mais d’autres enjeux fiscaux liés à la mobilité demeurent significatifs.
L’étude met aussi en évidence la diversification des modèles de déploiement des talents, qui rend plus difficile l’intégration des sujets fiscaux dans les stratégies RH globales.
Enfin, près de deux tiers des répondants indiquent que leur gouvernement déploie davantage de régimes fiscaux incitatifs pour attirer les travailleurs étrangers, accentuant la compétition mondiale pour les talents.
Retrouvez l’ensemble des données et analyses du Global Tax Policy Survey 2025 sur le site de Deloitte : Consulter le rapport officiel
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