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PLF 2026 – Innovation – le CIR discuté devant l’Assemblée nationale

1re lecture Assemblée nationale – Séance publique

Mise à jour du 24 novembre

Si le projet de loi de finances pour 2026 ne contenait aucune mesure sur le CIR, les députés ont voté des amendements lors des séances publiques des 28 octobre et 14 novembre 2025 (cf ci-dessous).

Cependant, les députés ayant voté le 21 novembre contre la première partie du PLF 2026, l’ensemble du texte est considéré comme rejeté, et c’est donc finalement le texte du PLF dans sa version initiale, sans prise en compte des amendements adoptés par les députés, qui va être transmis au Sénat.

À suivre …

Lors des séances publiques des 28, 29 octobre et 14 novembre, le CIR a été discuté. Ci-après une synthèse des amendements votés par les députés lors des séances publiques (et tombés suite au vote du 21 novembre).

Lors de la séance du 28 octobre, a été voté l’amendement  N°I-823 : visant à ajouter un 5. à l’article 199 ter B, II du CGI rédigé ainsi :

« 5. Les sociétés ainsi que, le cas échéant, leurs filiales et la société mère, qui, à compter du 1er janvier 2024, délocalisent ou transfèrent volontairement à l’étranger une partie ou la totalité de leur activité, impliquant une fermeture ou une forte réduction de l’activité de sites en France et une diminution du nombre d’emplois de l’entreprise en France, remboursent aux organismes de recouvrement le montant de la réduction perçue au titre du présent article au titre des trois exercices précédents et perdent le bénéfice de la réduction définie au présent article pour une durée de trois ans. »

Notre avis : cet amendement « anti-délocalisation » vise à ce que les sociétés transférant leur activité à l’étranger remboursent le montant du CIR octroyé les trois années précédentes et soient privées du bénéfice du CIR pour les trois années suivantes. Adopté contre l’avis du rapporteur et du gouvernement, qui soulignaient son caractère anti-(re)localisation et contraire au droit communautaire (il est interdit de récupérer des aides de manière rétroactive en cas de déplacement d’un siège social au sein de l’Union européenne –⁠ dans un sens ou dans l’autre), des erreurs de plume manifestes et une rédaction à tout le moins vague et étonnante, rendent peu vraisemblable le maintien de cette modification à l’issue du processus législatif :

Aucun amendement sur le CIR n’a été adopté lors de la séance du 29 octobre. Deux sujets à suivre plus particulièrement dans le cadre de la navette parlementaire, et que la ministre chargée des comptes publics pourrait soutenir :

Plusieurs amendements sur le CIR ont été adoptés lors de la séance du 14 novembre :

D’autres amendements visant à proroger les dispositifs CICo (amendement n° 1880) et C3IV (amendement n°3598jusqu’au 31 décembre 2028 ont été adoptés sur avis favorable de la commission et du gouvernement.

Enfin, la possibilité pour les collectivités locales d’exonérer les JEI d’impôts locaux serait prorogée jusqu’au 31 décembre 2028 (amendement n° 1881 et sous-amendement n° 3997).

Nota : les amendements relatifs aux jeunes docteurs, à l’intégration des dépenses en moteurs de calcul CPU et GPU, au CICo et au C3IV ne sont, selon leur rédaction actuelle, « applicables qu’aux sommes venant en déduction de l’impôt dû ». Cette rédaction impliquerait donc sur ces dépenses une réduction d’impôt, et non un crédit d’impôt. Si ces amendements perdurent lors des prochaines étapes de la navette parlementaire, gageons que leur rédaction soit affinée.


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