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Proposition de directive TVA visant à simplifier les formalités des petites et moyennes entreprises : la dimension du marché intérieur mieux prise en compte

La proposition de directive adoptée par la Commission européenne le 18 janvier 2018 vise à compléter le cadre défini dans le plan d’action TVA.

S’agissant de la TVA, la notion de petite et moyenne entreprise est relativement anecdotique dans la mesure où la directive TVA actuellement appliquée (article 284) vise la situation d’assujettis dont le chiffre d’affaires s’élève à 5000 € ! Les Etats membres ont obtenu des dérogations. Ainsi, à l’heure actuelle, la plupart d’entre eux appliquent des seuils allant de 10 000 à 100 000 €. Le bénéfice des franchises est réservé aux assujettis établis.

Cette législation désuète ignore complétement la dimension du marché intérieur et empêche les PME de faire du commerce intracommunautaire. En effet, les assujettis bénéficiant d’une franchise au plan national ne peuvent pas effectuer des opérations intra-communautaires au risque de perdre leur franchise TVA. Par ailleurs, le coût de conformité des PME est proportionnellement plus élevé que pour les autres assujettis.

Dans le cadre de sa politique de simplification législative (REFIT) la Commission européenne propose 2 mesures principales

Les PME qui bénéficient de la franchise ne seront pas soumises aux obligations relatives à l’identification, la facturation, la comptabilité ou les déclarations.

Les PME au sens de la définition communautaire qui ne bénéficient pas de la franchise TVA pourront également bénéficier de simplifications, notamment déclaratives.

Ce que propose la Commission européenne n’est pas une révolution, cette proposition permet  avant tout de mettre de l’ordre et de tenir compte de la dimension du marché intérieur dans le traitement des PME.