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Acte anormal de gestion et dialectique de la charge de la preuve

Paris, France - August 21 2005: The Conseil d'État (English: Council of State), rue Saint-Honoré on the south facade of the Palais-Royal.

Le Conseil d’Etat écarte, sur le terrain de l’acte anormal de gestion, la déductibilité de redevances versées à une société n’étant pas le propriétaire de l’incorporel en cause et rappelle les principes bien établis de dévolution de la charge de la preuve en matière de justification des charges.

L’histoire

A l’issue d’une vérification de comptabilité, l’Administration a remis en cause, sur le terrain de l’acte anormal de gestion, la déduction, par une société française, des redevances versées à une société britannique pour l’utilisation d’un progiciel de gestion intégrée, au titre des exercices 2011 à 2014.

Devant les juridictions, les débats se sont cristallisés autour de la question de la dévolution de la charge de la preuve.

La décision du Conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat rappelle d’abord le dispositif de dévolution de la charge de la preuve dans le cadre de la mise en évidence d’une situation qui procède d’un acte étranger à une gestion normale :

Au cas d’espèce, la société justifiait bien du principe de la déductibilité des redevances litigieuses par la production de la convention conclue avec la société britannique, des factures correspondantes et de la correcte inscription en comptabilité des redevances.

Néanmoins, l’Administration apportait, elle, la preuve de l’absence de contrepartie aux versements effectués par la requérante, en soulignant que la société bénéficiaire des redevances était une société dormante, n’exerçant aucune activité, et surtout, non propriétaire des droits d’exploitation du progiciel en cause.

La requérante n’apportant aucun élément de nature à remettre en cause ceux avancés par l’Administration, le Conseil d’Etat conclut à l’existence d’un acte anormal de gestion.

On pourra rapprocher cette solution d’une décision dans le cadre de laquelle le Conseil d’Etat a pu écarter, sur le terrain de l’acte anormal de gestion, la déductibilité de redevances versées pour l’utilisation d’un brevet, dès lors que celui-ci était tombé dans le domaine public (CE, 30 septembre 2002, n°221030).   

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