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Côte d’Ivoire : nouveautés fiscales et juridiques de l’année 2022

Nos experts vous proposent un panorama des actualités fiscales et juridiques en Côte d’Ivoire. Ce rendez-vous régulier vous proposera différents points d’attention et de vigilance à garder à l’esprit, ainsi qu’un détail des nouveautés législatives mises en place récemment.

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Le projet loi de finances pour 2023

Le projet de Loi de Finances pour 2023, débattu au Parlement depuis le 28 octobre 2022, inclut de nouvelles mesures fiscales :

En matière de défaut de paiement d’une retenue à la source

A ce jour, les textes en vigueur prévoient, en cas de défaut de paiement d’une retenue à la source applicable, l’application d’une amende égale au montant de la retenue non-prélevée ainsi que la réintégration au bénéfice imposable à l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, de la charge sur laquelle la retenue à la source est applicable.

Par ailleurs, en cas de différé de paiement, il était appliqué une amende de 10 % des sommes dont le versement a été différé.

En pratique, cette réintégration de la charge, objet de la retenue, pouvait s’avérer excessive, le projet de Loi propose en conséquence, de supprimer cette réintégration à partir de 2023.

Les obligations en matière de prix de transfert

A ce jour, les obligations en matière de prix de transfert sont relatives à la déclaration pays-par-pays (CbCR) et à l’état des transactions internationales intragroupe (assimilé à l’imprimé Cerfa 2257 français).

Le projet de texte propose de mettre à la charge des entreprises ivoiriennes, effectuant des transactions internationales intragroupes et relevant des directions des grandes et des moyennes entreprises, l’obligation de production d’un fichier principal (Master File) et d’un fichier local (Local File).

Le Master File et le Local File, qui ne se substituent pas aux justificatifs afférents à chaque transaction réalisée par l’entreprise, devraient être tenus en langue française sous format papier et/ou dématérialisé. Ces documents devraient être transmis à l’administration fiscale, en plus de l’état des transactions internationales intragroupes, lors des opérations de contrôle.

Le Master File comprendrait :

Le Local File comprendrait :

Le défaut de communication sur place, total ou partiel, de ces documents et informations dans les 30 jours qui suivent une mise en demeure infructueuse de l’Administration fiscale, serait sanctionné par une amende égale à 0,5 % du montant des transactions concernées. Le montant de ladite amende à payer ne pourrait être inférieur à 10 millions de FCFA.

Aménagement des dispositions du Livre de Procédures Fiscales relatives à la digitalisation du contrôle fiscal

Il est proposé de rendre obligatoire l’échange de documents entre l’Administration fiscale et les contribuables vérifiés par voie électronique. Le texte entend également donner la possibilité au contribuable de demander l’annulation des impositions issues d’un contrôle fiscal en cas de non-respect de cette procédure.

Taxe sur la valeur ajoutée

Concernant le délai de déductibilité en matière de TVA, il est proposé d’indiquer que le délai de 12 mois prévu à l’article 381 du CGI court à compter de la date d’exigibilité de la taxe, et non à compter de la date de facturation.

L’obligation de déclaration trimestrielle de la TVA pour les contribuables relevant du régime réel simplifié d’imposition serait remplacée par une obligation de déclaration mensuelle afin de tenir compte des facilités offertes par la digitalisation des procédures et le relèvement du chiffre d’affaires du régime concerné.