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Enfin un droit (presque) commun des associés minoritaires de société commerciale

Le 2 mars 2018, a été publié au Journal officiel le décret n°2018-146 relatif à certaines modalités de participation des associés aux décisions collectives.

Ce texte précise les modalités dans lesquelles un associé de SARL, détenant au moins 5 % du capital, peut demander l’inscription à l’ordre du jour de l’assemblée de points ou de projets de résolutions. Cette modification a pour but d’aligner la situation des associés de SARL sur celle des actionnaires de SA qui bénéficient d’une telle possibilité, et de permettre aux associés minoritaires de SARL de s’impliquer davantage dans la vie sociale quand bien même ils ne bénéficieraient que d’une faible fraction du capital de la société.

Les associés minoritaires de SARL disposent dorénavant de l’ensemble des droits suivants.

Détention d’une part sociale :

Détention de 5 % du capital (les associés peuvent se regrouper pour atteindre ce seuil) :

Détention de 10 % du capital ou des droits de vote (les associés peuvent se regrouper pour atteindre ce seuil) :

Cette nouvelle corde ajoutée à l’arc de l’associé minoritaire appelle deux remarques. Tout d’abord, cette possibilité d’inscription ne concerne que les actionnaires de SA, depuis quelques années, et les associés de SARL désormais. Dans le silence du législateur, il semble que ce dernier ait souhaité préserver la liberté octroyée aux rédacteurs des statuts de SAS, et n’a rien prévu pour la situation des minoritaires d’une SAS. Ensuite, plus généralement, cette modification législative montre bien que la SARL n’est pas une structure désuète, et que cette forme sociale reste intéressante, notamment à des fins de structuration patrimoniale (holding). Aujourd’hui, comme hier, c’est bien au cas par cas qu’il faut choisir la structure sociale, au regard des droits conférés et de la situation fiscale et sociale.