Deloitte Société d'Avocats

PLF 2020 – Crédit d’Impôt Recherche : des aménagements importants votés en première lecture par l’Assemblée Nationale

Outre la réduction des frais de fonctionnement calculés sur les dépenses de personnel à 43 %, le projet de loi de finances pour 2020 voté en première lecture par l’Assemblée Nationale prévoit des modifications importantes, en particulier sur la sous-traitance (articles 49, 49 ter et 49 quater du PLF 2020).

Calcul des frais de fonctionnement

Le taux des frais de fonctionnement calculé sur les dépenses de personnel sera abaissé de 50 % à 43 % à compter du CIR 2020.

Nota : le taux des frais de fonctionnement calculé sur les dotations aux amortissements reste fixé à 75 %.

Mesure anti-abus sur la sous-traitance en cascade

L’éligibilité des dépenses de recherche confiées à des prestataires publics ou à des prestataires agréés sera limitée à la seule part des opérations de recherche réalisées directement par des prestataires publics ou privés agréés. En d’autres termes, le donneur d’ordre ne pourra pas retenir dans l’assiette de son CIR les opérations de R&D confiées à des organismes publics ou privés agréés qui seraient ensuite sous-traitées par ces derniers à des organismes privés non agréés.

Le projet de loi prévoit également que les dépenses correspondant à des travaux confiés à des organismes publics ne pourront être retenues pour leur montant doublé que pour la part des travaux réalisés par ces organismes publics.

Ces mesures seraient applicables aux dépenses exposées à compter du 1er janvier 2020.

Obligations déclaratives

Des propositions intéressantes malheureusement rejetées

Droit au contradictoire avec l’expert nommé par le ministère de la recherche lors des contrôles fiscaux : rejeté

Cet amendement présenté en commission des finances (et qui a été retiré en séance publique) proposait de créer un droit à la rencontre entre le contribuable et l’agent du MESRI lors des vérifications de comptabilité. Cette demande est portée par les entreprises et notre cabinet depuis de nombreuses années. Malheureusement le rapporteur de la commission des finances s’est prononcé de manière défavorable car selon lui, l’article R45 B-1 du LPF répond à cette demande (inexact, il s’agit d’une simple faculté et non d’un droit à la rencontre)

Remboursement du CIR pour les PME fixé à 4 mois : rejeté

Cet amendement, rejeté en première lecture, proposait un délai légal de quatre mois au cours duquel le remboursement du CIR devrait intervenir. Si aujourd’hui l’article 199 ter B du CGI prévoit le remboursement immédiat des créances de CIR lorsqu’elles sont constatées pour les PME, dans les faits, les remboursements interviennent à l’issue d’une période comprise entre 2 et 24 mois

Des discussions en perspective ?

L’Assemblée Nationale a voté la remise au Parlement par le gouvernement de rapports sur le CIR concernant :

A suivre …

L’ensemble de ces aménagements seront ensuite discutés par le Sénat.

Si certaines mesures votées aujourd’hui en première lecture, pourraient ne pas être votées in fine par le Parlement, il nous semble utile d’anticiper dès à présent ces évolutions et de sécuriser le traitement CIR des travaux confiés à des prestataires externes en encadrant contractuellement les possibilités de sous-traitance à plusieurs niveaux, et a minima en prévoyant une obligation pour les sous-traitants CIR d’avertir leur donneur d’ordre en cas de sous-traitance de rang 2.

Les équipes d’avocats fiscalistes et d’ingénieurs de notre ligne de services R&D sont à votre écoute pour un double regard technique et fiscal et pour tout complément d’informations.