Deloitte Société d'Avocats

Transposition de la Directive DAC 6 en France

Le 22 octobre 2019, l’ordonnance 2019-1068 du 21 octobre 2019 relative à l’échange automatique et obligatoire d’informations dans le domaine fiscal en rapport avec les dispositifs transfrontières devant faire l’objet d’une déclaration, a été publiée au Journal Officiel.

L’ordonnance transpose en droit français la directive DAC 6 (directive 2018/822 du Conseil du 25 mai 2018).

Contexte

DAC 6 est la sixième version de la directive UE relative à la coopération administrative, son objectif est de fournir aux administrations fiscales des Etats membres de l’UE des informations additionnelles qui leur permettraient de réagir plus rapidement en cas de dispositif de planification fiscale à caractère potentiellement agressif.

La directive DAC 6 prévoit une obligation pour les intermédiaires ou les contribuables de déclarer à l’Administration les dispositifs transfrontières à caractère potentiellement agressif, afin de renforcer la transparence et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Cette directive contribue à la mise en œuvre par l’UE de l’action 12 du projet BEPS en ce qui concerne la communication obligatoire d’informations applicable à des transactions, dispositifs ou structures de nature agressive ou abusive.

La directive DAC 6 est entrée en vigueur au sein de l’UE le 25 juin 2018 et prendra effet le 1er juillet 2020. Les Etats membres sont dans l’obligation de transposer la directive le 31 décembre 2019 au plus tard. Par exception, les dispositifs transfrontières dont la première étape a été mise en œuvre entre le 25 juin 2018 et l’entrée en application de DAC 6 (1er juillet 2020) doivent être déclarés le 31 août 2020 au plus tard. Les déclarations pourront être échangées par les autorités fiscales d’ici au 31 octobre 2020.

L’ordonnance n°2019-1068 du 21 octobre 2019

L’ordonnance complète le code général des impôts des dispositions suivantes :

Le texte de l’ordonnance reprend majoritairement les dispositions de la directive et précise :

Enfin, le montant de l’amende appliquée à un même intermédiaire ou à un même contribuable concerné ne peut excéder 100 000 € par année civile.

Commentaires

L’ordonnance fixe la date d’entrée en vigueur de l’obligation déclarative au 1er juillet 2020. Cette obligation s’applique également aux dispositifs transfrontières dont la première étape a été mise en œuvre entre le 25 juin 2018 et le 1er juillet 2020, pour lesquels le délai de déclaration est étendu jusqu’au 31 août 2020.

Il revient donc aux intermédiaires et aux contribuables concernés par des dispositifs transfrontières de mettre en place des processus leur permettant d’identifier de tels dispositifs, de déterminer quand une déclaration est obligatoire et d’être prêts à transmettre les informations requises.