Dans un environnement fiscal en mutation rapide, marqué par la complexité réglementaire, la montée en puissance des technologies et l’évolution constante des attentes des parties prenantes, la fonction fiscale se trouve aujourd’hui à un tournant stratégique. L’étude Deloitte « Tax Transformation Trends 2025 », fondée sur une enquête internationale auprès de 1 000 décideurs fiscaux et financiers, met en lumière les grandes transformations à l’œuvre et les défis structurants pour les entreprises, tous secteurs confondus.
Des tendances mondiales qui redéfinissent la fonction fiscale
Les résultats de l’étude montrent que la capacité d’adaptation à la complexité externe demeure une priorité, alors même que les enjeux organisationnels internes prennent une importance croissante. La fonction fiscale est désormais attendue sur plusieurs fronts :
- Maîtrise et exploitation des données.
- Respect de la conformité dans un cadre réglementaire mouvant.
- Optimisation des coûts.
- Accélération de l’automatisation et adoption progressive de l’intelligence artificielle.
- Recherche du meilleur équilibre entre externalisation, centres de services partagés et maintien de compétences clés en interne.
Dans ce contexte, l’agilité des directions fiscales et leur capacité à générer de la valeur ajoutée sont plus que jamais sollicitées.
Parmi les principaux défis cités à l’échelle mondiale figurent la conformité avec des réglementations en constante évolution, les difficultés d’accès à des profils spécialisés, l’intégration des données fiscales dans les processus décisionnels, ainsi que l’allocation de budgets adéquats pour accompagner la transformation digitale.
Focus EMEA : complexification des exigences, priorités opérationnelles et technologiques
La zone EMEA, qui regroupe l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique – et représente 40 % du panel interrogé – fait ressortir des enjeux et des choix stratégiques spécifiques :
Une demande accrue en matière de granularité des données fiscales
Les autorités de la région exigent des informations toujours plus précises, imposant aux entreprises une gestion renforcée de la collecte, de la fiabilité et du reporting des données. Les principaux défis identifiés dans la région concernent la conformité réglementaire (42 %), l’accès à des talents fiscaux spécialisés (34 %) et l’évaluation des impacts fiscaux des différents scénarios stratégiques (33 %).
Des compétences en pleine évolution
Pour répondre à la complexité croissante, les directions fiscales EMEA mettent l’accent sur le développement de compétences en intelligence artificielle (44 %), en gestion et analyse des données (38 %), ainsi qu’en expertise technique fiscale (36 %).
Vers davantage de centralisation, de standardisation et d’externalisation
La recherche d’efficacité opérationnelle se traduit par une forte tendance à l’externalisation (79 %), au recours aux centres de services partagés (58 %) et au transfert de certaines activités vers d’autres équipes (49 %). Les bénéfices attendus sont multiples : réduction des coûts (69 %), accès à des technologies de pointe (67 %), et flexibilité accrue (66 %).
Une adoption mesurée de l’intelligence artificielle
L’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée progresse, notamment pour la gestion de la TVA, la préparation des comptes statutaires et les déclarations d’impôt sur les sociétés. Toutefois, la prudence reste de mise, compte tenu des exigences élevées en matière de sécurité et de fiabilité des solutions déployées.
Un impératif de gouvernance transverse
La réussite des projets de transformation fiscale repose sur une collaboration étroite entre les fonctions fiscale, financière et IT, afin de garantir la cohérence entre la stratégie technologique et les arbitrages budgétaires. Dans la majorité des cas en EMEA, les directions fiscales disposent d’une autonomie stratégique, mais la gestion du budget reste principalement sous la houlette de la direction financière ou informatique.
Conclusion
L’édition 2025 de l’étude Deloitte « Tax Transformation Trends » met en évidence une dynamique de transformation profonde de la fonction fiscale, à la fois sur le plan technologique, organisationnel et humain. La zone EMEA illustre parfaitement cette recomposition, entre exigences réglementaires, course aux talents spécialisés et accélération de la digitalisation.
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